Les migrants extorqués par les gangs
Dans le même temps, près de la frontière nord du Mexique, de nombreux migrants et demandeurs d’asile trouvent refuge temporairement dans des villes comme Mexicali, Tijuana, Nuevo Laredo, Reynosa et Matamoros, où, dans l’attente d’une opportunité pour poursuivre leur voyage, ils risquent de tomber sous la coupe de groupes criminels. Une nouvelle réglementation américaine oblige les migrants entrés aux Etats-Unis par la frontière mexicaine, à attendre leur audience au Mexique, après avoir déposé leur demande d’asile.
« Dans ces villes dangereuses, les migrants sont de la chair à canon, et sont à la merci de criminels qui s’enrichissent en les extorquant », poursuit Sergio Martín. Les équipes MSF soignent régulièrement des blessures ou des troubles psychologiques chez les migrants. Ces derniers sont agressés ou kidnappés par des gangs qui cherchent à obtenir de l’argent auprès de leurs proches, vivant aux Etats-Unis ou dans leur pays d’origine, en échange de leur libération.
Ces dernières années, MSF a dénoncé à plusieurs reprises les dangereuses conséquences des politiques répressives à l'encontre des migrants du Salvador, du Honduras et du Guatemala qui fuient vers le Mexique. Ayant fui la pauvreté et la violence dont les équipes de MSF peuvent témoigner, ces migrants – dont de plus en plus d’enfants, de femmes et de familles entières, se retrouvent de nouveau exposés à une extrême violence au Mexique.
« Cette politique répressive du gouvernement mexicain aux frontières est une épreuve de plus infligée aux migrants et aux demandeurs d'asile dans un parcours déjà dangereux et inhumain. »