Capacités réduites
La pratique des autorités italiennes consistant à désigner des ports éloignés, souvent dans le nord du pays, pour débarquer les personnes secourues, a encore réduit la capacité du Geo Barents à sauver des vies en mer et à être présent dans les zones où il est utile. Depuis l'entrée en vigueur du décret Piantedosi, le Geo Barents a passé la moitié de l'année à faire des allers-retours vers des ports éloignés, au lieu de porter assistance aux personnes en détresse.
Ainsi, en juin 2023, les autorités italiennes ont demandé au Geo Barents, qui peut accueillir jusqu'à 600 personnes à bord, de se rendre à La Spezia, dans le nord de l'Italie, pour débarquer 13 rescapés. Cela a représenté une navigation de plus de 1 000 kilomètres, en dépit de l’existence de ports beaucoup plus proches.
« Après mûre réflexion, nous sommes parvenus à la conclusion qu'il était intenable d'exploiter le Geo Barents dans le cadre de lois et de politiques italiennes aussi absurdes. La capacité de sauvetage des navires humanitaires est largement sous-utilisée et activement sapée par les autorités italiennes », déclare M. Gil.
« Les lois et politiques italiennes témoignent d'un véritable mépris pour la vie des personnes qui traversent la Méditerranée. Les histoires de dizaines de milliers de survivants résonnent sur le Geo Barents. Des bébés ont fait leurs premiers pas sur ces ponts, des gens ont pleuré leurs proches », déclare Margot Bernard, coordinatrice de projet pour MSF. « Nous avons le devoir de persévérer face à des politiques européennes de dissuasion qui causent tant de souffrances et coûtent tant de vies. »