Les habitants du Myanmar sont contraints d'effectuer des déplacements plus longs pour recevoir des soins. Les forces de sécurité aux points de contrôle fouillent les personnes qui se déplacent et contribuent à créer un climat de peur. L'insécurité permanente et les retards dans l'accès aux médicaments mettent la vie des patients atteints du VIH, de la tuberculose et de l’hépatite C en danger.
Médecins et infirmiers continuent d’être la cible de violences. Le personnel des établissements de soins soutenus par MSF fait état de soignants arrêtés et détenus. Selon le système de surveillance de l’OMS, depuis la prise du pouvoir par les militaires, 179 attaques ont été perpétrées contre le personnel et les structures de santé, et 13 personnes ont été tuées dans ces attaques.
Lors des manifestations pacifiques, les médias ont montré des travailleurs médicaux d'urgence se faire tirer dessus à balles réelles alors qu'ils tentaient d'aider les blessés. Les partenaires de MSF ont également été témoins de raids sur des organisations fournissant des premiers soins aux manifestants blessés, et de la destruction de leur matériel.
Alors que le système de santé publique du Myanmar se détériore, son économie s'effondre également. La devise nationale, le kyat, a chuté de 17 % par rapport au dollar, faisant grimper le coût des importations et des produits essentiels, et il est de plus en plus difficile d'obtenir de l'argent liquide.
Les agences humanitaires font elles-mêmes face à des difficultés pour acheter des fournitures et des médicaments, payer les salaires du personnel et acheminer les marchandises.