Selon le dépistage de masse effectué en juin dans les régions de Shinkafi et Zurmi, environ 22 % des enfants dépistés souffrent de malnutrition modérée. Actuellement, les aliments thérapeutiques essentiels au traitement de ces enfants ne sont pas disponibles, l'UNICEF ayant interrompu ses approvisionnements au début de l'année. Sans soins immédiats, ces enfants vont basculer dans la malnutrition aiguë sévère, qui menace leur survie et compromet leur santé à long terme.
MSF gère actuellement quatre centres hospitaliers et 17 centres ambulatoires à Shinkafi, Zurmi, Gummi et Talata Mafara dans I'État de Zamfara, gravement touché par la malnutrition. Dans les quatre centres hospitaliers, les équipes MSF ont soigné plus de 7 000 enfants entre janvier et juillet 2024, ce qui représente une augmentation de 34 % par rapport à la même période en 2023. À Shinkafi et Zurmi, l'augmentation des admissions est de 50 % par rapport à la même période l'année dernière.
Parallèlement à l'augmentation significative des admissions pour malnutrition, les équipes de MSF voient un nombre élevé d'enfants atteints de maladies évitables par la vaccination, comme la rougeole. À Zamfara, elles ont soigné au moins 5 700 cas de rougeole depuis le début de l'année. Le dépistage de masse de malnutrition a été mené en juin 2024, c’est-à-dire avant la période de soudure, actuellement en cours, et le pic annuel de paludisme attendu dans les prochaines semaines. Les maladies infectieuses comme la rougeole, le paludisme et la diarrhée aqueuse aiguë compromettent gravement l'état nutritionnel des enfants. Inversement, la malnutrition les rend beaucoup plus vulnérables à ces maladies, avec un risque de décès plus élevé.