« Nous demandons des explications claires sur les raisons pour lesquelles nos employés sont arrêtés et retenus au mépris du droit applicable et sur les procédures en cours. Il est inacceptable que du personnel hospitalier soit traité ainsi alors qu’ils ne fait que son travail », déclare Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations pour Médecins Sans Frontières.
Le samedi 14 décembre, des éléments armés des forces de sécurité centrafricaines ont fait irruption dans l’hôpital SICA géré par MSF à Bangui. Ils étaient lourdement armés malgré l’interdiction claire d’introduire des armes dans les structures médicales. Des opérations de fouille ont ensuite été entreprises dans les locaux de l’hôpital et d’autres bâtiments de l’organisation. Des employés internationaux du personnel MSF ont été sommés de se rendre dans les locaux de l’OCRB, escortés de plusieurs véhicules de police. L’un d’eux y a été retenu, sans notification des motifs, jusqu’au 19 décembre, date à laquelle il a fait l’objet d’un brutal transfert vers les locaux de la DST. Trois autres employés sont retenus contre leur gré dans les locaux de l’OCRB depuis la soirée du 18 décembre.
« Nous sommes extrêmement inquiets pour nos employés. Nul ne peut être retenu par des forces de l’ordre sans être informé des motifs et nous demandons à ce que ces atteintes graves cessent immédiatement, ajoute Pierre Mendiharat. Malgré nos efforts pour comprendre ce qui nous est reproché, nous n’avons toujours aucune explication. Dans ces conditions, nous n’avons d’autre choix que de suspendre nos activités à l’hôpital de SICA à Bangui, à l’exception de la prise en charge des urgences vitales. Pour pouvoir continuer à soigner, nous avons besoin de garanties quant à l’engagement de tous à respecter le droit et l’éthique médicale dans nos structures, envers nos patients et nos équipes », conclut-il.