Dans le même temps, les équipes de MSF ont constaté une augmentation des cas pédiatriques et obstétriques, car d'autres centres de santé ont fermé ou réduit leurs services. A cela s’ajoutent des épidémies de choléra, de paludisme et de dengue ainsi que des niveaux de malnutrition très inquiétants.
L'hôpital a déjà connu des difficultés par le passé. En octobre 2023, MSF a dû suspendre toutes les opérations chirurgicales à la suite du blocage du matériel chirurgical par les forces armées soudanaises. Le transport de fournitures médicales et les mouvements de personnel depuis Port-Soudan sont maintenant bloqués depuis plus d'un an. MSF a également dû suspendre ses activités médicales à l’hôpital Turc, situé à proximité, en juillet dernier, après des menaces et des actes de violence à l'encontre du personnel.
« Il est désolant de devoir cesser de soutenir les soins médicaux vitaux dans cet hôpital, en particulier face à des besoins sanitaires aussi importants. Chaque fois qu'une organisation est contrainte de suspendre ses activités, les patients ont plus difficilement accès aux soins médicaux dont ils et elles ont désespérément besoin, déclare Claire San Filippo. Les hôpitaux doivent être des lieux où les patients et les soignants sont en sécurité. »
En mai 2023, peu après le début de la guerre, une équipe de MSF a rejoint les volontaires et le personnel médical qui avaient rouvert l'hôpital. Entre mai 2023 et décembre 2024, l'hôpital a pris en charge 25 585 patients aux urgences, dont plus de 9 000 souffrant de blessures de guerre. Au cours de la même période, l'équipe a réalisé 3 700 interventions chirurgicales – la grande majorité pour des blessures liées à la violence – et a assisté à près de 3 800 accouchements, dont 850 césariennes. MSF continue de travailler dans 11 États du Soudan, y compris dans la ville d'Omdurman dans l’État de Khartoum et espère que les conditions lui permettront de retourner à l'hôpital Bashair dans le futur pour reprendre les activités médicales.