« Après une décennie de guerre, le renouvellement de la résolution du Conseil de sécurité est aujourd'hui plus critique que jamais. La vie de millions de personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, en dépend. Bien que MSF ne soit pas mandaté par l'ONU et que ses activités ne dépendent pas uniquement de ce renouvellement pour importer de l’aide, les conséquences d’une fermeture risquent de se faire ressentir immédiatement. Nos équipes ne seront pas en mesure de combler le vide si les agences de l'ONU et d'autres organisations réduisent fortement leur aide dans le nord-ouest de la Syrie », explique le Dr Faisal Omar, responsable MSF pour la Syrie.
Les sanctions contre la Syrie auxquelles s'ajoutent l'aggravation de la crise économique et la dévaluation de la monnaie en 2021, ont déjà considérablement dégradé les conditions de vie de la population dans l’ensemble du pays. Selon les agences de l'ONU, le prix du panier alimentaire a augmenté de plus de 220% alors que 80% de la population reste sous le seuil de pauvreté et que 90% des enfants dépendent désormais de l'aide humanitaire.
« Le passage de Bab al-Hawa est actuellement la seule ligne de vie pour le gouvernorat d'Idlib. Si l'approvisionnement en médicaments s'arrête, nous pourrions perdre notre capacité à traiter les patients, car notre stock actuel ne peut durer que trois mois. Et si l'approvisionnement en nourriture et en eau potable s'arrête, les maladies et les épidémies toucheront à la fois les nombreux déplacés et la population locale. Certaines de ces personnes ont été déplacées plus d’une dizaine de fois, et dépendent entièrement de l'aide humanitaire », explique le coordinateur de MSF pour la Syrie.