Dernière voie d'accès
La fermeture de cette dernière voie d'accès au nord-ouest de la Syrie ne ferait qu’aggraver une situation humanitaire déjà désespérée dans cette zone du pays. Sur les 4,4 millions de personnes vivant dans le nord-ouest de la Syrie, 4,1 millions ont besoin d'une aide humanitaire. Plus de 60% sont des déplacés. L'accès aux soins médicaux reste difficile pour beaucoup en raison de l'insécurité, de l’éloignement des établissements de santé, du coût des services et de celui des transports. Chaque mois, les opérations transfrontalières viennent en aide à plus de 2,4 millions de personnes dans le besoin dans cette région.
« La menace toujours présente d'un non-renouvellement de la résolution transfrontalière pèse comme une épée de Damoclès sur les populations du nord-ouest de la Syrie, avec en toile de fond des besoins humanitaires et médicaux écrasants et une grave crise économique », explique Claire San Filippo, cheffe de mission MSF en Syrie. « Le Conseil de sécurité des Nations unies doit autoriser les opérations transfrontalières qui sauvent des vies. Si cette ligne de vie est coupée, l'accès à la nourriture de base, à l'eau et aux soins de santé de millions de personnes sera drastiquement réduit et entraînera des décès » ajoute-t-elle.
En 2021, plus de 99% du matériel et des médicaments de MSF dans le nord-ouest de la Syrie ont été acheminés par Bab Al-Hawa. Si la résolution n'est pas renouvelée, la plupart des hôpitaux et des établissements de santé ne disposeraient pas des fournitures médicales nécessaires pour fonctionner. MSF serait confrontée à des difficultés accrues pour atteindre les populations les plus vulnérables et serait contrainte de revoir le volume et la qualité de l'aide sanitaire fournie dans le nord-ouest de la Syrie.