MSF présente aujourd'hui ces résultats à l'occasion de la 52ème Conférence mondiale de l'Union sur la santé respiratoire et prévoit leur publication dans une revue scientifique dans le courant de l'année. MSF partagera également ses données avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en amont de la révision de ses directives sur le traitement de la tuberculose multirésistante, afin d'influencer les politiques nationales et, au final, la prise en charge clinique.
TB-PRACTECAL est le tout premier essai clinique contrôlé, randomisé et multi-pays à rendre compte de l'efficacité et de l'innocuité d'un traitement oral contre la tuberculose résistante. Cet essai a permis d'évaluer l'efficacité d'un traitement de six mois composé de bedaquiline, de pretomanide, de linezolide et de moxifloxacine (BPaLM), comparativement au standard de soins actuel. L'essai a été conduit sur un total de 552 patients, dont 301 ont été, à ce stade, inclus dans l'analyse. L'essai s'est déroulé sur sept sites en Biélorussie, en Afrique du Sud et en Ouzbékistan.
L'essai clinique de phase II/III a révélé que le nouveau protocole était très efficace contre la tuberculose résistante. 89% des patients du groupe bénéficiant du BPaLM ont guéri, contre 52% dans le groupe bénéficiant des traitements standards. Malheureusement, quatre patients issus du groupe de contrôle sont décédés de la tuberculose ou des effets secondaires du traitement, alors qu'aucun décès n'a été enregistré parmi les patients bénéficiant du nouveau traitement. Par ailleurs, les résultats indiquent que les nouveaux médicaments entraînent un taux nettement inférieur d'effets secondaires ; 80% des patients ne présentant aucun effet secondaire notoire, contre 40% dans le groupe de contrôle.
« Lorsque nous nous sommes lancés dans cette aventure il y a neuf ans, les patients atteints de tuberculose résistante étaient confrontés à des traitements longs et inefficaces, éprouvants au quotidien », explique Bern-Thomas Nyang'wa, directeur médical de MSF et chercheur référent de l'essai clinique. « Les patients nous confiaient combien il était difficile d'adhérer au traitement. Et trop peu de progrès étaient réalisés pour trouver des traitements alternatifs plus adaptés, car les maladies les plus répandues dans les pays à revenu faible ou intermédiaire n'attirent pas les investissements. Nous avons donc été contraints de rechercher nous-mêmes de nouveaux traitements. Ces résultats donneront aux patients, à leurs familles et aux travailleurs de la santé du monde entier un espoir pour l'avenir du traitement de la tuberculose multirésistante. »