Yémen : 63 blessés soignés suite à des frappes de la coalition sur un mariage à Hajjah

Abs hospital airstrike aftermath, Hajjah, Yemen
(Photo d'archive) L'hôpital d'Abs, dans le gouvernorat de Hajjah dans le nord-ouest du Yémen, a été touché par une frappe aérienne dans l'après-midi du 15 août 2016. Août 2016. © Rawan Shaif

Médecins Sans Frontières a reçu 63 blessés dans un hôpital que l’organisation soutient à Hajjah, dans le nord du Yémen, suite à une série de frappes aériennes nocturnes de la coalition internationale, menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, lors d'une cérémonie de mariage dimanche 22 avril dans le district de Bani Qays.

« Ce qui s'est passé à Bani Qays est effroyable : parmi les 63 blessés que nos équipes ont soignés, 13 sont des enfants. Ces personnes sont arrivées à l'hôpital sans arme et ne portaient pas d'uniforme militaire », a déclaré João Martins, chef de mission MSF au Yémen.

L'hôpital de Hajjah a reçu ses premiers patients à minuit, une heure après que les frappes ont eu lieu. Les blessés ont été transportés grâce à un âne, les deux seules voitures du village ayant été endommagées dans les bombardements. Les premiers secours et deux ambulances de l'hôpital soutenu par MSF sont arrivés dans le village dans un second temps, retardés par la présence d’avions autour de la zone et craignant une autre attaque.

Les ambulances ont transporté jusqu’à six patients en même temps. Les blessés souffrent principalement de blessures causées par les éclats d’obus ; au moins trois patients ont dû être amputés. De nombreux habitants de Hajjah sont venus à l'hôpital pour donner leur sang. En deux heures, 150 poches ont été prélevées et utilisées pour traiter les patients blessés.

«  J'étais à l'intérieur de la tente avec mon frère quand j'ai entendu les frappes aériennes. Après cela, j'ai perdu connaissance. Le marié est un ami, un de mes cousins ​​est mort dans cette attaque » raconte Kamal, 12 ans.

Darees, qui était également au mariage, est parti 20 minutes avant l'attaque. À son retour, il a été confronté à ce qu’il décrit comme une scène chaotique. Les enfants, explique-t-il, cherchaient frénétiquement leurs parents. « Des enfants faisaient partie des victimes. Les parents les ont laissés jouer pendant la fête, jusqu’à ce que l’attaque se produise » raconte-il.

« Une femme est arrivée à l'hôpital en panique, à la recherche de son fils. Il assistait au mariage et elle ne savait pas ce qui lui était arrivé. Beaucoup d'autres femmes et enfants du village sont traumatisés et ne savent pas ce qu'il est advenu de leurs proches », a déclaré Sally Thomas, coordinatrice du projet MSF à Hajjah.

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