Paludisme au Sahel : 65% de cas en moins grâce au traitement préventif

District de Moïssala au Tchad en juillet 2012. Estrella Lasry/MSF
District de Moïssala, au Tchad, en juillet 2012. © Estrella Lasry/MSF © Estrella Lasry/MSF

MSF met en œuvre une nouvelle stratégie de traitement préventif du paludisme au Mali et au Tchad. Les premiers résultats, qui montrent une baisse des cas de paludisme ainsi que du nombre d’hospitalisations, sont très encourageants.

Pour la première fois à vaste échelle et en conditions réelles, une stratégie de traitement préventif du paludisme, appelée chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS), a été menée par des équipes de Médecins Sans Frontières en collaboration avec du personnel médical local dans deux projets pilote, au Tchad et au Mali. Des traitements antipaludiques ont été distribués à environ 170 000 enfants âgés de 3 mois à 5 ans ; les premiers résultats sont très encourageants puisqu’une baisse de 65% des cas de paludisme a été constatée dans le projet de Koutiala, au sud du Mali.

« Nos équipes constatent des effets spectaculaires en termes de diminution du nombre de cas, explique le Dr. Estrella Lasry, spécialiste du paludisme à MSF. Bien sûr, il ne s’agit que des premiers retours, et nous allons continuer d'évaluer l’impact de ces stratégies de distributions ».

Pendant la période de haute transmission de la maladie, qui dure habituellement de juillet à octobre, les enfants ont reçu tous les mois un traitement à base d'amodiaquine et sulphadoxine / pyriméthamine (Fansidar®). Les distributions concernent environ 161 000 enfants du district de Koutiala, au sud-est du Mali, et 10 000 enfants de celui de Moïssala, au Tchad. Dans les deux cas, les enfants malades, déjà atteints de paludisme ou d’autres pathologies, sont directement traités et exclus de la distribution.

Dans le district de Koutiala, au Mali, les équipes MSF ont constaté une baisse de 65% des cas de paludisme simple au cours de la semaine qui a suivi la distribution du traitement. De même, le nombre d’hospitalisations liées à la maladie est passé de 228 cas à 70 cas par semaine. Dans le sud du Tchad, dans deux aires de santé à proximité de la ville de Moïssala, les résultats sont également encourageants avec une baisse oscillant entre 72% et 86% des cas de paludisme simple.

« La CPS pourrait représenter un formidable outil de santé publique, notamment en protégeant les enfants, parmi lesquels on compte la grande majorité des décès. Les interventions menées au Tchad et au Mali vont également nous permettre d’évaluer la faisabilité de ces stratégies à vaste échelle et dans d'autres contextes », continue le Dr. Lasry.

En mars 2012, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé l'utilisation de la CPS dans les zones de forte transmission saisonnière du paludisme au Sahel.


On estime que 650 000 personnes (source : OMS) meurent chaque année du paludisme. 90% de ces décès surviennent en Afrique subsaharienne, pour la plupart chez des jeunes enfants.

Au Mali et au Tchad, MSF mène des projets de traitement et prévention des maladies les plus meurtrières chez les jeunes enfants. Depuis le début de l'année, plus de 12 000 cas de paludisme ont été traités en ambulatoire et 3 500 enfants malades et/ou sévèrement malnutris ont été hospitalisés dans le cercle de Koutiala, dans le sud du Mali. Au Tchad, à Moïssala, plus de 18 000 cas de paludisme ont été pris en charge dans les structures soutenues par MSF ainsi que par des agents de santé non-médicaux formés par MSF dans les villages.

Notes

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