« Mes 12 petits-enfants sont tombés malades, mais ces trois-là souffrent le plus, explique Han Bibi à l’hôpital Boost. Nous avons acheté des médicaments dans notre village, mais l’état des enfants ne s’est pas amélioré, alors nous sommes venus ici. La plus âgée pleurait en disant que sa poitrine était douloureuse et elle vomissait. Elle boit beaucoup d'eau, mais ne peut rien avaler d'autre. ».
« Dans notre projet d’Hérat, deux enfants meurent chaque jour des complications liées à la rougeole. Je n’ose pas imaginer ce qu’il se passe dans les autres régions du pays, où les gens n'ont pas accès à des soins adaptés », explique Sarah Vuylsteke. Les établissements de santé ruraux, que les équipes MSF ont visités, ne peuvent prendre en charge que les patients atteints de rougeole avec des complications bénignes.
« Pour les enfants les plus vulnérables, ils ne peuvent pas faire grand-chose. De notre côté, nous pouvons augmenter le nombre de lits dans les endroits où travaille MSF, mais cela ne résoudra pas le problème. À moins qu'il n'y ait une campagne de vaccination généralisée, nous continuerons à voir le nombre de cas de rougeole augmenter au cours des six prochains mois, mettant encore plus de pression sur un système de santé déjà fragile. À plus long terme, le programme de vaccination contre la rougeole devrait être renforcé afin que les enfants puissent être vaccinés systématiquement, plutôt qu'en réponse à une augmentation du nombre de cas », conclut Sarah Vuylsteke.