« Je m’occupe de sept personnes. Si je me retrouve au chômage, personne ne pourra subvenir aux besoins de ma famille, explique Benesh, une autre travailleuse MSF en Afghanistan. De nombreuses femmes en Afghanistan sont celles qui assurent le salaire de la famille, car les hommes ne sont pas toujours en capacité de travailler, ont fui le pays ou sont décédés. Chaque jour, je pense à ce qu’il m’arriverait si je n'avais plus le droit de travailler. »
Les femmes et les enfants font partie des groupes les plus vulnérables en Afghanistan, et les inquiétudes exprimées par le personnel féminin de MSF font écho à celles d'autres femmes afghanes. « La récente interdiction a déjà causé des souffrances psychologiques à de nombreuses femmes et à leurs familles, poursuit Benesh. On vit dans la peur de perdre notre travail. On se demande tous les jours si on va être obligées d’arrêter de travailler. Se rendre au travail semble de plus en plus difficile. Les autorités cherchent n'importe quelle excuse pour empêcher les femmes de se déplacer librement. Ma sœur est tombée malade récemment et elle a été arrêtée sur le chemin de l’hôpital lors d’un contrôle. On lui reprochait de ne pas être accompagnée par un homme. Elle a attendu près d’une heure dans le froid que notre frère la rejoigne pour qu’ils puissent repartir ensemble. »