Afghanistan : ouverture d'un centre de traitement du coronavirus à Herat

Devant le centre de traitement coronavirus MSF
Jamalayin Dalary et Mohammed Arif, membres du personnel de MSF, devant l'entrée du nouveau centre de traitement contre la Covid-19. MSF se concentrera sur le traitement des patients atteints d'une forme sévère du coronavirus nécessitant une oxygénothérapie.  © Laura Mc Andrew

Depuis que le premier cas de Covid-19 en Afghanistan a été confirmé à Herat fin février, le nombre de cas n'a cessé d'augmenter. Dans cette province à l'ouest de l'Afghanistan, la deuxième plus touchée après Kaboul, Médecins Sans Frontières (MSF) intensifie sa réponse en ouvrant un centre de traitement dans l'hôpital Gazer Ga.

« Après quatre décennies de conflit prolongé, l'épidémie de coronavirus aggrave encore une situation déjà désastreuse en Afghanistan. Nous ouvrons un centre de traitement dans l'hôpital Gazer Ga pour fournir des soins aux patients souffrant de maladies graves et pour soutenir la capacité du ministère de la Santé à gérer les cas sévères de Covid-19. », explique Claire San Filippo, coordinatrice du projet MSF à Herat.

Dès le début de la pandémie, beaucoup d'Afghans - plus de 159 000 au cours du mois de mars selon l'Organisation internationale pour les migrations - sont rentrés d'Iran, un pays fortement touché par le virus. Herat, carrefour et voie de transit, a ainsi été le premier épicentre de l'épidémie dans le pays. Aujourd'hui, la ville est le deuxième foyer du coronavirus avec près de 4 500 cas confirmés, au 22 juin.

Une majorité de cas non détectés

Ces chiffres ne donnent néanmoins pas une image précise de la situation globale. Les cas de coronavirus à Herat, tout comme à l'échelle du pays, restent largement sous-estimés. Au 22 juin, 64 585 personnes seulement, sur un total estimé de 37,7 millions d'habitants, avaient été testées.

Dès le mois d'avril, MSF a mis en place le triage des patients dans le centre de santé pour personnes déplacées, ainsi qu'à l'hôpital régional de Herat. Il s'agissait alors d'assurer une détection précoce des cas et de créer un système de référence efficace des cas suspects vers les établissements de santé identifiés. 

Les gens craignent - à tort - que les rites funéraires religieux et culturels ne soient pas respectés dans les structures de traitement de la Covid-19 et nombreux sont ceux qui tardent à se rendre à l'hôpital, réduisant ainsi considérablement leurs chances de guérison.

Élever le niveau de soins

« Avec l'ouverture de l'hôpital Gazer Ga, d'une capacité de 32 lits, nous prévoyons d'élever le niveau de soins pour les patients Covid-19 sévères qui ont besoin d'oxygène, et de soulager la pression sur les deux centres de gestion Covid-19 existants, les hôpitaux Shaidayee et Liberty, débordés par les patients », note Claire San Filippo.

Quatre mois après la notification du premier cas, la situation n'est pas maîtrisée et la prévention de la propagation du virus reste difficile. Les logements surpeuplés, l'accès limité à l'eau, à l'assainissement et à ventilation, et la pauvreté rendent les gestes barrières quasiment impossibles. 

Pour les patients non-Covid-19, la situation est également problématique. Le nombre important de personnels de santé infectés limite les capacités des structures de soins. Dans le centre d'alimentation thérapeutique, MSF peine à répondre au nombre important de bébés admis pour malnutrition, par manque de soignants. 

Notes

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