Pouvez-vous donner des exemples précis qui montrent à quel point la situation humanitaire s'est dégradée à Djibo ?
Les difficultés d'accès aux médicaments et les consultations médicales retardées - souvent en raison du manque de moyens financiers - sont un problème depuis des mois à Djibo. Mais aujourd'hui, en raison du blocus, les difficultés d'approvisionnement se font également sentir au niveau des structures de santé avec des pénuries de fournitures médicales. La capacité de prise en charge de la malnutrition était par exemple réduite depuis un certain temps dans le district en raison d'une pénurie d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi.
L'équipe médicale de MSF a entendu parler, par l’intermédiaire des travailleurs communautaires, de décès parmi la population. Des associations locales en ont également fait état. Cependant, nous ne disposons pas de données médicales nous permettant de le vérifier et de le confirmer. Une analyse plus approfondie serait nécessaire, même s’il ne fait aucun doute que la situation est critique.
Le dernier convoi a été attaqué le 26 septembre 2022 sur la route. Il ne reste donc que les vols humanitaires pour approvisionner la ville, mais ils restent trop limités par rapport aux besoins actuels. Combien de temps pensez-vous qu'une famille de 6 à 8 personnes puisse vivre avec 5 kg de riz ? Deux, trois jours peut-être. Sans de nouveaux ravitaillements, la ville se retrouvera sans rien.