Lorsque les équipes de MSF ont demandé aux personnes déplacées vivant dans les camps syriens quelles étaient leurs principales préoccupations, le covid-19 n'a pas été mentionné une seule fois.
« Les gens craignent la faim, de nouveaux déplacements ou la mort à cause des bombardements et des explosions, explique un responsable d'un camp de déplacés à Idlib. Beaucoup ne croient pas que le covid-19 pourrait être plus dangereux que les risques auxquels ils sont confrontés au quotidien et ils ne sont donc pas intéressés par le vaccin. »
Certaines personnes ont également peur des risques liés aux vaccins contre la covid-19, les considérant comme une menace supplémentaire. Des rumeurs sur les vaccins ont largement circulé sur les réseaux sociaux et au sein de la communauté, suscitant des craintes et des hésitations croissantes.
« Lorsque le nombre de cas a commencé à augmenter dans le nord de la Syrie, j'ai essayé de persuader mon mari de se faire vacciner, mais il avait peur », raconte Em Mahmoud, une syrienne d'Idlib. Malheureusement, quelques mois plus tard, le mari d'Em Mahmoud, qui souffrait de diabète, a contracté le coronavirus, ce qui lui a coûté la vie. « J'ai passé 13 jours avec lui dans l'unité de soins intensifs. Chaque jour, j'ai vu des familles souffrir car elles perdaient des êtres chers, c'est là que j'ai décidé de me faire vacciner, poursuit Em Mahmoud. J'ai été vaccinée par une équipe mobile de MSF, car je ne voulais pas que ma famille souffre de la même manière que moi. J'ai convaincu tout le monde autour de moi de se faire vacciner aussi, car cela sauve des vies. »