Chaque jour, à Pemba, la capitale de la province où MSF intervient, les équipes voient arriver par bateaux, camions ou à pied des centaines, parfois des milliers de personnes qui fuient les violences. Elles ont tout laissé derrière elles pour rester en vie. Les “Shebab”, membres d’un groupe armé actif dans la zone depuis 2017, ont attaqué leurs villages, brûlé leurs maisons, emporté leurs maigres possessions. Le quotidien des habitants, pris entre deux feux, n'est fait que d'embuscades, d’assassinats, de pillages et d'enlèvements.
« J'ai perdu ma sœur et mon neveu. Ils ont été décapités, se souvient Sufo, déplacé dans le camp du 25 de Junho. Pour lui, retourner dans son village n'est pas envisageable. Nous ne sommes pas en sécurité. Je peux aller n'importe où tant que je ne retourne pas chez moi. »