Avec Ebola, en tant que médecin, on doit réaliser des gestes médicaux qui vont au-delà de notre champ pratique. J’ai dû réaliser moi-même des soins infirmiers, par exemple, installer des perfusions en intraveineuses, mais aussi des opérations plus courantes, mais absolument nécessaires, comme le nettoyage à l’intérieur de la zone d’isolement. Dans le centre de traitement Ebola de Mubende, où nous travaillons avec MSF, il y avait deux zones, une pour les cas suspects, l’autre pour les cas confirmés, jusqu’à ce qu’une forte augmentation des admissions nous pousse à n'en faire qu’une. Il a fallu qu’on s’adapte et nous avons construit de nouvelles structures en conséquence.
L’équipement de protection individuel est essentiel, mais limite beaucoup nos mouvements et ne nous permet pas d’être 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 auprès de nos patients. Dans le centre de traitement de Mubende, on bénéficie d’une bonne structure, parce qu'il y a une partie dans laquelle on peut voir les patients et être au plus près d’eux sans avoir besoin d’y rentrer. De cette manière, on peut mieux surveiller leurs signes vitaux, ce qui est important, car leur état peut se détériorer rapidement. Si le niveau de saturation baisse, par exemple, on peut s’en apercevoir très rapidement et rentrer dans la structure pour donner de l’oxygène au patient.