France - Italie : le Pas de la mort, un sentier risqué pour les migrants

Vue de la France, coté Italien. Des migrants s'aventurent parfois à traverser en empruntant l'autoroute, un chemin risqué. France. 2018.
Vue de la France, coté italien. Des migrants s'aventurent parfois à traverser en empruntant l'autoroute, un chemin risqué. Italie. 2018. © MSF

Suite à la mission d’observation menée du 24 au 26 juin 2018 aux côtés d’associations partenaires à la frontière franco-italienne, où les droits des personnes migrantes sont en permanence bafoués, MSF s’est rendue sur le sentier dit du « Pas de la mort », qui mène de l'Italie à la France. 

Celui-ci est  emprunté par des personnes qui prennent toujours plus de risques pour contourner les obstacles et poursuivre leur parcours migratoire. 

La frontière franco-italienne, que ce soit à Menton ou Briançon, est un lieu de violences pour celles et ceux qui souhaitent poursuivre leur parcours migratoire. Depuis 2015, 22 personnes y ont perdu la vie. On compte parmi eux plusieurs mineurs. Ces décès sont liés aux risques accrus que les exilés sont obligés de prendre. En fermant sa frontière à tout étranger sans titre de séjour, l’État français les empêche de demander l’asile et la protection à laquelle ils auraient droit.

Après un périple qui a le plus souvent amené ces personnes à traverser une partie de l’Afrique, la Libye, la Méditerranée puis l’Italie, cette ultime barrière pour arriver en France, ou dans un autre pays européen, devient alors un obstacle supplémentaire qu’il leur faut réussir à franchir.

En attendant de pouvoir poursuivre leur route, des centaines d’exilés survivent comme ils peuvent sous les ponts de Vintimille, une ville italienne située à moins d'une dizaine de kilomètres de la France. Il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui en sont à leur vingtième tentative de passage vers la France.

Ces personnes restent néanmoins déterminées à poursuivre leur parcours migratoire. Face aux nombreux obstacles qui se dressent devant elles pour franchir la frontière, certaines n'hésitent pas à prendre des risques supplémentaires, risques qui peuvent parfois leur être fatals.

Route empruntée par les migrants de l'Italie vers la France par la montagne. Il y a de nombreuses maisons abandonnées sur cette route, mais aussi des maisons habitées, comme celle-ci. Italie. 2018.
 © MSF
Route empruntée par les migrants de l'Italie vers la France par la montagne. Il y a de nombreuses maisons abandonnées sur cette route, mais aussi des maisons habitées, comme celle-ci. Italie. 2018. © MSF

C'est à Grimaldi, dernier village italien avant la France, que commence le sentier dit « du Pas de la mort ». Arpenté tout au long de son histoire par des opposants politiques, des juifs persécutés voulant fuir l’Italie, ce chemin escarpé est aujourd’hui foulé par des personnes migrantes qui tentent de déjouer les contrôles policiers.

Cet itinéraire a la particularité d’être très périlleux, traversé par une autoroute fréquentée par de nombreux poids lourds que des migrants, désespérés, n’hésitent pas à emprunter de nuit. Ils espèrent ainsi passer sans être repérés par les autorités douanières. Milet, une  érythréenne de 16 ans, y a perdu la vie en octobre 2016. Mineure, elle aurait pourtant eu droit à une protection de l’Etat.

Notes

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