C’est arrivé peu de temps après mon arrivée en Libye. Après avoir fui l’Érythrée, j’avais travaillé au Soudan pour mettre de l’argent de côté, afin de traverser le Sahara puis la Méditerranée. Mais je me suis rendu compte que la mer était dangereuse, que beaucoup de migrants se noyaient, et j’ai pris peur. Au même moment, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a commencé à enregistrer des demandeurs d’asile comme moi et à en évacuer certains vers l’Europe et l'Amérique du Nord. Comme l’enregistrement se faisait en priorité dans les centres de détention, j’ai décidé de me faire enfermer dans un centre à Tripoli. J’ai été enregistré en mars 2018. J’ai passé sept mois dans ce centre de détention, puis les combats ont repris à Tripoli. On nous a alors transférés dans un autre centre, isolé dans la montagne, près de Zintan.