Parmi les survivants, plus de 20 personnes ont été hospitalisées, l'une d'entre elles nécessitant une prise en charge en soins intensifs. En accord avec les autorités italiennes, les équipes MSF ont apporté des premiers secours psychologiques aux rescapés, pour la plupart afghans.
« Ils sont bouleversés. Ils étaient beaucoup à voyager en famille et tout le monde a perdu quelqu’un, explique Maria Eliana Tunno, psychologue MSF. Un garçon de 16 ans a perdu sa grande sœur. Il n’a pas encore osé le dire à ses parents, qui n’ont pas fait le voyage avec eux. C’est pour elle que la fratrie avait fui l’Afghanistan, nous a-t-il raconté. Elle pensait qu’elle avait plus d’avenir en Europe que dans son pays. »
Un garçon de 12 ans a perdu tous les membres de sa famille dans le naufrage. Un autre adolescent, qui a perdu ses parents, a dû être hospitalisé et un enfant de 6 ans est mort d’hypothermie 4 heures après l’accident. « Aucune politique de refoulement, aussi coûteuse ou dangereuse soit-elle, ne peut empêcher des personnes qui fuient la guerre, la persécution ou la pauvreté, de chercher un endroit sûr pour vivre en sécurité », déplore Sergio di Dato, coordinateur de projet chez MSF. Il est indispensable que l’Italie et l’Union européenne mettent en place un système de recherche et de sauvetage à la hauteur des besoins, intégrant des patrouilles actives avec une coordination de tous les acteurs en mer.