En chemin sur la route conduisant au centre de santé de Nhampoca, je suis arrêtée par deux hommes âgés. « Le docteur peut-il venir voir quelque chose avec nous ? », me demandent-ils. Je sors mon matériel médical de mon sac à dos, prête à voir un patient malade. Mais alors que j’arrive près de la rivière, je suis étonnée en voyant des hommes rassemblés de manière solennelle autour de quelqu’un ou de quelque chose.
Je les écarte doucement et je vois sur la boue les affaires d’une personne qui racontent une histoire : une robe dont les couleurs autrefois vives se sont ternies et ont pris une teinte marron, des mains flasques décolorées par les eaux marécageuses. « J’arrive trop tard, nous sommes arrivés trop tard, je regrette, je ne peux rien faire. » Ils hochent la tête en silence.