Des expériences de violence en Libye et en Algérie
« Le projet s’adresse en particulier à celles et ceux qui reviennent, brisés et épuisés, de Libye ou d’Algérie », explique Abdoul-Aziz O. Mohamed, chef de mission de MSF au Niger.
Dans les dix premiers mois de l’année 2018, plus de 60 500 personnes seraient entrées au Niger par les points de suivi des flux de population que surveillent l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Certaines sont entrées aux alentours du village d’Assamaka, après avoir été expulsées par les autorités algériennes qui les abandonnent dans le désert, à des kilomètres de la frontière qu’elles ont ordre de regagner et de traverser.
« Assamaka revient régulièrement dans les récits comme un épisode particulièrement éprouvant et difficile psychologiquement : l’expérience d’être abandonné dans le désert, sans eau ni nourriture, de voir des gens mourir sur la route, c’est quelque chose qui marque durablement », ajoute Haïg Nigolian.
Une partie des personnes expulsées d’Algérie se dirige ensuite via Arlit et Agadez vers Niamey, pour préparer la prochaine étape de leur voyage. Elles y retrouvent notamment des rescapés de l’enfer libyen, où les violences, le kidnapping et l’extorsion des exilés subsahariens, qu’ils soient candidats à la traversée vers l’Europe ou travailleurs saisonniers, continuent de prospérer.