Pakistan : un mois après la déclaration de l’état d’urgence, l'accès aux soins reste le défi majeur

Des membres des équipes MSF conduisent une évaluation sanitaire dans le village de Miaonlay. Pakistan. 2022. 
Des membres des équipes MSF conduisent une évaluation sanitaire dans le village de Miaonlay. Pakistan. 2022.    © Zahra Shoukat/MSF

Depuis que les autorités pakistanaises ont déclaré l’état d’urgence le 26 août, Médecins sans Frontières ne cesse d’intensifier son aide d’urgence face aux inondations. Déployées dans trois provinces, nos équipes apportent un soutien matériel et médical aux personnes déplacées. Elles cherchent aussi à atteindre les villages isolés devenus des îles perdues dans d’immenses étendues d’eau. L’accès aux soins reste le défi majeur.

Alors qu’un tiers du Pakistan est submergé, les équipes d’urgence de MSF interviennent au Baloutchistan, au Sindh et au Khyber Pakhtunkhwa en déployant des cliniques mobiles qui permettent de délivrer des consultations de soins de santé primaire. En moins d’un mois, plus de 10 000 consultations médicales ont été prodiguées, près de 300 000 litres d’eau potable et 5 000 kits de biens de première nécessité ont été distribués.

Les maladies diarrhéiques et cutanées sont les pathologies les plus fréquemment rencontrées en raison du manque d'accès à l'eau potable et à cause de la contamination des eaux. Les équipes MSF constatent également un développement des infections respiratoires liées aux destructions des maisons et à la difficulté pour les populations de s’abriter. Plus inquiétant, les cas de paludisme et de dengue sont en hausse en raison de la prolifération des moustiques qui se reproduisent dans les eaux stagnantes. Dans ce contexte, la pénurie d’antipaludéens est un facteur particulièrement inquiétant pour les équipes MSF, qui tentent de les rendre plus accessibles aux populations affectées.

© MSF
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De nombreux villages sont toujours inaccessibles, en raison des dommages importants qu’ont subis les routes et les ponts. Ces destructions touchent également les structures de santé, ce qui éloigne d’autant plus la population des soins médicaux dont elle pourrait avoir besoin. Dans certaines zones, le suivi de l'état de santé des femmes enceintes ou de l'évolution des maladies chroniques est impossible.

Vue d'une route de Sukkur au bord de laquelle vivent des personnes déplacées par les inondations. Pakistan. 2022.
 © MSF
Vue d'une route de Sukkur au bord de laquelle vivent des personnes déplacées par les inondations. Pakistan. 2022. © MSF

Baloutchistan

Les équipes MSF gèrent deux cliniques mobiles à Dera Murad Jamali (DMJ) et Dera Allahyar, respectivement situées dans les districts de Naseerabad et Jaffarabad. À ce jour, 7 000 personnes ont reçu des soins médicaux. À Chaman, plus de 450 personnes ont été reçues pour des consultations médicales et à Quetta, plus de 800 consultations ambulatoires ont été assurées.

Coupés du monde

« Dans certaines zones, de nombreuses maisons de terre ont complètement disparu, emportées par les pluies de mousson, tandis que certains villages sont encore submergés sous plusieurs mètres d’eau. Les habitants sont obligés d’attendre la décrue et contraints de marcher dans l’eau ou de nager pour se déplacer », Shahid Abdullah, Coordinateur d’urgence MSF au Baloutchistan.

Sindh

Dans le district de Dadu, MSF a fourni des soins médicaux à plus de 1 500 personnes grâce à deux cliniques mobiles. À l'aide de bateaux, les équipes évaluent les besoins médicaux dans les villages reculés voisins qui ont été enclavés par les eaux. Elles ont également fourni plus de 20 000 litres d'eau potable par jour aux personnes réfugiées dans différents camps.

Discussion entre des membres de la communauté du village de Sara Sang et des équipes MSF. Pakistan. 2022.

 

 
 © Zahra Shoukat/MSF
Discussion entre des membres de la communauté du village de Sara Sang et des équipes MSF. Pakistan. 2022.     © Zahra Shoukat/MSF

Dans le nord de la province du Sindh, des évaluations sont en cours dans la ville de Sukkur, et les équipes de MSF ont déjà commencé à fournir de l'eau potable. Elles ont installé des réservoirs d'eau d'une capacité de 24 000 litres, qui sont remplis quotidiennement. Plus de 200 000 litres d'eau ont été fournis aux personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans le camp de Lab-e-Mehran.

Khyber Pakhtunkhuwa

MSF a lancé trois cliniques mobiles, qui opèrent au sein des villages de Sara sang, Bela et Miaonlay, dans le district de Charsadda. Les maisons de ces villages ont été partiellement ou complètement détruites et les villageois sont désormais confrontés à des épidémies de maladies d'origine hydrique.

Vue de Sukkur, en partie submergée par les inondations. Pakistan. 2022.
 © MSF
Vue de Sukkur, en partie submergée par les inondations. Pakistan. 2022. © MSF

La semaine dernière, les équipes médicales ont reçu 983 patients souffrant d'infections des voies respiratoires, d'infections oculaires, de diarrhée aiguë, d'infections cutanées graves et de maladies chroniques. Elles ont distribué des biens de première nécessité, notamment des kits d'hygiène et de cuisine, des moustiquaires et des insectifuges à plus de 600 familles dans les trois villages. Les besoins en eau et assainissement ont été identifiés et des réservoirs seront installés afin que les populations puissent accéder à l'eau potable.

Pendjab

Les équipes d'urgence MSF ont identifié des besoins importants en matière d'accès aux soins de santé primaire et d'approvisionnement en eau potable dans le sud du Pendjab. MSF envisage de lancer des activités d'urgence dans différentes zones du district de Rajanpur, au Pendjab.

Notes

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