Des patients traumatisés par les violences
Au-delà des besoins médicaux immédiats, les événements violents ont également affecté de nombreuses personnes sur le plan psychologique.
« Quand j’ai entendu les coups de feu, je me suis enfuie avec ma sœur chez notre tante, explique Astrid*, 11 ans. Mais des hommes nous ont menacées avec leurs armes pour que nous leur indiquions les maisons habitées [par la communauté qu’ils pourchassaient]. Ils disaient qu’ils allaient tuer ma petite sœur si nous ne le faisions pas. Alors, nous leur avons indiqué la maison d’en face. Ils y ont tué deux enfants… »
Joël-Christopher Bolombo, psychologue de l’équipe d’urgence de MSF, prend en charge des patients traumatisés depuis son arrivée à Kwamouth, il y a trois semaines.
« Certains patients sont pris de cauchemars, développent une méfiance qu’ils n’avaient pas avant par rapport aux autres communautés, montrent des signes de dépression ou un sentiment de culpabilité, explique-t-il. En parallèle des soins classiques, il était donc essentiel de les aider à exprimer leurs ressentis par la parole ou le dessin. Ce type d’événement laisse des traces invisibles qu’il ne faut pas négliger. »