Je m’appelle Sana et j’ai 30 ans. Je vis avec ma famille qui se compose de 16 personnes. Je ne suis pas mariée et j’aide donc ma mère dans les tâches ménagères. Je suis très attachée à la lutte pour mon pays, et ma mère avant moi a pris part de très nombreuses manifestations. À Gaza, il n’y a pas d’espoir, pas de futur. Les gens sont pauvres et nous mourons petit à petit. Je suis moi-même désespérée par la vie que je mène ici.
Quand je suis partie à la« Marche », je voulais mourir. Mourir en héros est largement préférable à la vie que nous menons à Gaza. Avant de partir, j’ai donné de l’argent à mon père, pour qu’il puisse acheter des gâteaux et des friandises pour mon enterrement. J’ai fait mes adieux à tout le monde. Je ne voulais pas revenir. J’étais déterminée.
Mes parents et mes frères m’ont interdit d’aller à la manifestation et de m’approcher de la barrière de séparation, mais je suis partie en cachette, avec deux de mes amies. Ma mère m’a suivie mais elle n’a pas pu me retrouver dans la foule.
Mes deux amies et moi avons été blessées par balle. Dans mon cas, j’ai eu les deux jambes blessées, par deux tirs différents. Une personne qui venait m’aider à me relever pour me conduire à une ambulance a également était visée et blessée.