S’enfuir sous les bombardements
Yasir s’est échappé de Hama avec sa femme, ses 12 enfants, sa belle-fille et son petit-fils. « Nous avons attendu la nuit pour partir, se souvient-il, nous étions bombardés. J’avais placé toutes les provisions et les vêtements pour mes enfants dans la voiture, mais tout nous a été volé. Nous n’avions plus rien, nous avons dû prendre nos enfants et fuir.»
Comme beaucoup de gens, il est arrivé dans le camp sans aucun bien ni effet personnel : « J’avais uniquement le t-shirt que je porte actuellement. » Yasir et sa famille vivent désormais dans des tentes qui les exposent au froid de l’hiver et à la chaleur étouffante de l’été. En raison du manque d’eau et d'assainissement dans le camp, des égouts à ciel ouvert courent le long des rues et les résidents se plaignent des quantités d’insectes qui grouillent dans leurs tentes.
« Nous nous sommes enfuis sous des bombardements intenses, et nous avons marché toute la nuit », témoigne quant à elle Fawzia. « Pas de nourriture, pas d’eau, rien », lance-t-elle pour décrire la situation lors de son arrivée, qui ne semble pas s’être améliorée depuis : « Nous n’avons que cette tente. Une nuit je n’arrivais pas à respirer et j’ai passé deux heures dehors à essayer de reprendre mon souffle, comme si je suffoquais. Nous sommes 14 dans une seule tente. »