Pourquoi MSF a-t-elle mené un travail d’enquête ?
D'une part, cela fait partie de nos pratiques habituelles après des événements aussi graves, pour décrire aussi précisément que possible la chronologie et le déroulement de l'attaque, mais aussi pour analyser les éléments qui ont permis à un tel événement de se produire et ce qui aurait pu être fait pour l'éviter. Cela nous a permis de réévaluer l'environnement et notre positionnement dans ce contexte, la manière dont les risques étaient évalués et gérés. Cet exercice n'avait pas pour but de revoir notre décision de quitter Dasht-e-Barchi, mais d’être utile aux autres activités menées par MSF en Afghanistan.
D'autre part, nous pensons qu'il est important, et que c'est une sorte de devoir envers les victimes, mais aussi les survivants et notre personnel en Afghanistan et au-delà, d'essayer de comprendre au mieux ce qu’il s'est passé.
C'est pourquoi, même si nous savions à l'avance que nous ne pourrions pas obtenir toutes les réponses à nos questions, il était important et nécessaire de réaliser cet exercice.
En quoi a consisté ce travail d'enquête ?
Des entretiens ont été menés avec le personnel de MSF et d'autres témoins présents sur le site ou dans les environs de la maternité, ainsi qu'avec les parties prenantes externes concernées au niveau national et international. Au total, 38 témoins et 45 parties prenantes externes et experts ont été interrogés par MSF.
Nous avons également examiné des éléments matériels et factuels, ainsi que des éléments accessibles au public, tels que des déclarations dans les médias et sur les réseaux sociaux.