« À cause des hommes armés, je ne peux pas accéder aux champs tous les jours » témoigne Fahida, dont le fils est hospitalisé à Masisi. « Quand on prend la route, on a peur de rencontrer des hommes armés sur le trajet. Ils exigent de l’argent et peuvent même nous tuer ou nous violer »
Avec la réduction d’échanges commerciaux, la pénurie d’approvisionnement en denrées alimentaires a également entraîné une augmentation significative des prix, rendant l'accès à une alimentation adéquate encore plus difficile. Une portion de farine de manioc coûtait l’année dernière environ 500 francs, aujourd’hui ce prix a quadruplé et représente l’équivalent d’une journée de travail dans les champs, ce qui ne permet pas de nourrir une famille.
« Chez nous, on ne passait pas une seule journée sans manger. Mais ici, on n’a rien, notre vie est misérable », explique Sifa, qui a trouvé refuge au site de déplacés de Katale depuis quatre mois, fuyant les affrontements dans son village d’origine. « Il y a deux mois, ma fille Annika est décédée de malnutrition à l’hôpital. Elle avait 7 ans. Nous sommes arrivés trop tard… Je vous dis, la pauvreté va tous nous tuer » confie-t-elle.