L'image que les gens ont de l'aide se résume au médecin qui s'occupe du patient, mais notre intervention va bien au-delà : il faut prendre en compte l'avion qui conduit les équipes dans un pays, les virements bancaires pour payer le salaire du personnel local, le bateau qui apporte les médicaments et autres équipements médicaux. Si les compagnies aériennes et maritimes ainsi que les banques n'ont pas l'assurance de ne pas être inquiétées par les États-Unis d'Amérique s'ils aident à déplacer du matériel ou de l'argent vers le Yémen, ils pourraient alors refuser de collaborer, perturbant ainsi la capacité de ce médecin à prendre en charge un patient.
MSF soutient ou gère des hôpitaux et des cliniques dans treize gouvernorats du Yémen, y compris dans les régions du pays contrôlées par Ansar Allah - également appelé Houthis. Nous devons, par conséquent, nous coordonner avec eux et nous acquitter de certains frais pour apporter des médicaments et des équipements médicaux vitaux dans le pays. Nous travaillons également en collaboration avec le ministère de la Santé dans des endroits tels que Khamer, où nous gérons conjointement un hôpital, et où nous complétons les salaires des agents de santé du gouvernement, dont beaucoup n'ont pas été payés depuis des années. Tout ceci pourrait techniquement être rendu illégal par la désignation américaine et notre action deviendra beaucoup plus difficile sans exemptions suffisantes.