Malgré leurs alertes, 30 jours plus tard, l’Etat semble refuser le dialogue qui permettrait de trouver une solution conjointe avec la Mairie de Paris pour prendre en charge ces jeunes dans des dispositifs adaptés avec des moyens financiers étatiques renforcés. Nous, associations et collectifs d’aide aux personnes exilées et aux enfants en danger, élu-e-s, sommes indigné-e-s d’une telle volonté d’inaction.
Ces jeunes particulièrement vulnérables sont ignorés
Il est incompréhensible que ces jeunes, tous en recours auprès du juge des enfants pour faire valoir leur minorité, soient encore laissés à la rue après un mois. Ils devraient bénéficier de la présomption de minorité et donc être protégés par l’Aide Sociale à l’Enfance. Ils veulent aller à l’école, faire des projets d’avenir, vivre une vie d’adolescent « normal ». Au lieu de quoi, ils dorment dans la rue, sous des tentes, et personne ne peut leur dire pour combien de temps. Ces adolescents, séparés de leurs familles, seuls sur le territoire français, sans accès à aucune aide, à aucun endroit où dormir, sont sciemment laissés dehors par les conseils départementaux.
Le déni des responsables politiques doit cesser : l’évaluation de minorité ne repose sur aucun élément fiable et est faite à charge
Il est incompréhensible que la situation de ces jeunes soit une fois de plus immobilisée par un vide juridique. Suite au rejet de leur minorité par les autorités départementales au terme de procédures d’évaluation de l’âge dysfonctionnelles et inadaptées aux vulnérabilités de ces jeunes, plus de la moitié d’entre eux sont finalement reconnus mineurs par le juge des enfants. Pourquoi, alors, leur faire subir des démarches longues et difficiles durant lesquelles ils n’ont accès ni aux aides pour majeurs, ni à la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance? Les situations inextricables comme celles des jeunes du square Jules Ferry doivent cesser.
Nous demandons une prise en charge immédiate et adaptée pour ces jeunes
Ces jeunes sont tous vulnérables, épuisés, isolés : il est urgent qu’une prise en charge adaptée leur soit proposée. L’inaction doit cesser, le déni aussi : ces jeunes doivent être considérés comme mineurs jusqu’à la fin de leur recours, et tout doute doit leur bénéficier. Un accompagnement spécifique est donc nécessaire, et le simple renvoi vers les dispositifs pour majeurs ne constitue pas une réponse.
Tous les conseils départementaux de France doivent ouvrir un dispositif pour les mineurs non accompagnés en recours et éviter ainsi de les laisser en errance et en danger. Paris doit montrer l’exemple en créant le premier dispositif et protéger immédiatement les mineurs du campement de Jules Ferry.