Risque accru de maladies
« Dans cette situation d'urgence, les procédures douanières doivent être plus souples, afin que les médicaments et autres fournitures puissent être livrés aussi rapidement que possible », alerte Mumuza Muhindo Musubaho. Les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que la tuberculose et le VIH, risquent de voir leur état s'aggraver en raison du manque d'accès aux soins et aux médicaments. Les conditions insalubres dans les nombreux sites de déplacés qui s’étalent dans Port-au-Prince augmentent le risque de maladies transmises par l'eau comme le choléra.
L'hôpital MSF de Carrefour, ouvert en mars en réponse à la recrudescence de la violence, illustre ces défis. Bénéficiant initialement d'un stock de six mois, les réserves de l'hôpital ont rapidement diminué en raison de l'augmentation du nombre de patients. « Dans ce contexte, tout devient un défi. Même l'achat de papier pour les rapports médicaux est un gros problème ces jours-ci », explique Jean Baptiste Goasglas, coordinateur de projet MSF. Entre mars et avril 2024, les équipes MSF ont assuré 9 025 consultations externes, pris en charge 4 966 cas urgents, dont 869 blessés par balle et 742 victimes d'accidents de la route, et ont également admis 99 patients gravement brûlés à l'hôpital de Tabarre, dont la moitié étaient des enfants.