Refoulement vers la Libye
Vendredi 15 mars 2024, une embarcation a été interceptée par des garde-côtes libyens financés par l'UE, dans les eaux internationales. Cela s’est produit dans la région maltaise de recherche et de sauvetage (SAR), clairement en dehors de la zone de responsabilité des garde-côtes libyens. Malgré la proposition de MSF de fournir une assistance au bateau et d'amener les personnes en lieu sûr, les autorités maltaises et Frontex se sont coordonnées avec un patrouilleur des garde-côtes libyens - offert par l'Italie - pour intercepter et renvoyer de force plus d'une centaine de personnes en Libye.
« Aveuglés par le seul objectif d'empêcher les arrivées sur les côtes européennes, l'UE et ses États membres soutiennent activement les refoulements violents et perpétuent les abus odieux, bien documentés, contre les migrants et les réfugiés en Libye », déclare Juan Matias Gil, représentant de MSF.
Le lendemain, un autre patrouilleur des garde-côtes libyens, également offert par le gouvernement italien, a agressivement entravé les opérations de sauvetage de MSF pendant plus de deux heures, mettant en danger la vie de 146 personnes en détresse sur un bateau en bois dans les eaux internationales. MSF avait déjà commencé à transférer les rescapés sur le Geo Barents lorsque les garde-côtes libyens ont tenté d'interrompre le sauvetage et de monter de force à bord de l'un des bateaux de sauvetage de MSF, en menaçant directement le personnel de MSF de représailles et de conduire tout le monde en Libye.
Pendant ce temps, un bateau en fibre de verre avec 75 personnes à bord et prenant dangereusement l'eau était à la dérive à quelque 50 milles nautiques de là. Les autorités libyennes ont été alertées de la situation vers midi et ont répété à plusieurs reprises qu'un navire de patrouille était en route, mais dix heures se sont écoulées sans que les garde-côtes libyens ne lancent la moindre opération de sauvetage.