Demandes d'asile
Un autre point problématique contenu dans le décret est l'obligation de recueillir des données à bord des navires de sauvetage, auprès des survivants exprimant leur intention de demander une protection internationale et de partager ces informations avec les autorités. Il est du devoir des Etats d'initier ce processus et un navire privé n'est pas un lieu approprié pour cela. Les demandes d'asile ne devraient être traitées que sur la terre ferme, après le débarquement dans un lieu sûr, et seulement une fois les besoins immédiats couverts, comme l'a récemment précisé l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Dans l'ensemble, le décret-loi italien est en contradiction avec le droit maritime international, les droits de l'homme et le droit européen, et appelle donc une réaction forte de la part de la Commission européenne, du Parlement européen, des États membres et des institutions européennes.
MSF et d'autres organisations civiles engagées dans des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, demandent au gouvernement italien de retirer immédiatement le décret-loi qu'il vient de publier. Nous appelons également tous les membres du Parlement italien à s'opposer à ce décret, empêchant ainsi qu'il ne soit transformé en loi.
Au lieu de créer cet énième cadre légal aux motivations politiques visant à entraver les activités de sauvetage, les États membres de l'UE doivent enfin se conformer aux lois internationales et maritimes existantes et garantir l'espace de travail des acteurs civils de la recherche et du sauvetage en mer Méditerranée.