« Chaque jour que nous passons loin de la zone de recherche et de sauvetage met des vies en danger », déclare Djoen Besselink, responsable des opérations de MSF. « La loi vise les ONG, mais le véritable prix sera payé par les personnes exilées qui traversent la Méditerranée et se retrouvent à bord d’un bateau en détresse. »
« Assigner un port de débarquement à plus de 1 000 km d'un sauvetage nuit au bien-être physique et psychologique des survivants », poursuit Josh, capitaine du navire de sauvetage de SOS Humanity, Humanity 1. « Les 199 personnes que nous avons récemment secourues, dont des femmes enceintes et des bébés, ont été contraintes de parcourir environ 1 300 km pour débarquer en Italie, alors que d'autres ports italiens étaient bien plus proches. »
« Les personnes secourues viennent de pays en guerre, impactés par le changement climatique ou par de graves violations des droits de l'homme », explique Carlo Maisano, coordinateur du navire de sauvetage Life Support d'EMERGENCY. « Elles sont souvent dans un état de fragilité extrême, qui est exacerbé par le temps passé en mer. »
L'allongement des distances a également un impact négatif sur les ONG elles-mêmes. « La pratique consistant à assigner des ports éloignés augmente les frais de carburant pour les ONG et épuise leurs budgets limités, impactant leur capacité à sauver plus de vies », déclare Carlo Maisano.