La moitié des enfants reçoit des traitements non-optimaux
L’alternative au dolutégravir recommandée par l’OMS est l’association lopinavir / ritonavir, mais le développement de sa formulation pédiatrique a également fait face à de nombreux obstacles. Les fabricants de génériques Mylan et Cipla ont été très lents à développer l'offre de formulations pédiatriques (pastilles et granules) pour remplacer le précédent sirop au goût désagréable, et leur prix est trois fois plus élevé.
Lors d'une réunion à la Cité du Vatican il y a un an, des représentants d'organisations de santé mondiale et des dirigeants de sociétés pharmaceutiques se sont engagés à améliorer l'accès au traitement des enfants et des adolescents vivant avec le VIH, mais très peu de progrès ont été accomplis depuis. La réunion est convoquée cette année les 6 et 7 décembre.
L'OMS recommande que tous les enfants dont l’infection a été diagnostiquée commencent immédiatement un traitement antirétroviral. Mais sans formulations optimales de médicaments anti-VIH pédiatriques, les pays continueront à ne pas pouvoir mettre en œuvre correctement cette recommandation.
Non seulement la couverture thérapeutique des enfants vivant avec le VIH demeure inacceptable - seuls 52% des enfants séropositifs recevaient un traitement en 2017, mais la moitié d’entre eux enfants continuent de recevoir des schémas thérapeutiques sous-optimaux, ce qui les expose à un risque accru d'effets secondaires, de résistance et d'échec du traitement. En Afrique subsaharienne, où vivent 90% des enfants vivant avec le VIH, le taux de résistance aux médicaments anti-VIH existants, y compris la névirapine et l'efavirenz, est important. Le taux de mortalité chez les enfants séropositifs reste élevé, en particulier au cours de leurs quatre premières années de vie. En 2017, les infections associées à la phase avancée de la maladie, le sida, ont tué 110 000 enfants dans le monde.