L'accès aux soins de santé est quasiment inexistant
Le passage de la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh, qui comprend la traversée de la rivière Naf, a été décrit par beaucoup comme particulièrement périlleux. La frontière étant officiellement fermée, les gens sont contraints de verser d'énormes pots-de-vin aux autorités, aux groupes armés ou aux passeurs pour pouvoir traverser.
« Le voyage a été marqué par des difficultés à chaque étape, explique Mojibullah. Nous avons rencontré des passeurs qui nous ont demandé des sommes exorbitantes pour une traversée dangereuse en bateau et nous avons été confrontés à l'hostilité des gardes-frontières à notre arrivée au Bangladesh. Malgré nos appels à l'aide, notamment pour répondre aux besoins médicaux urgents de mes petits-enfants, nous avons été repoussés au Myanmar. »
Dans le nord de la province de Rakhine, l'accès aux soins de santé est quasiment inexistant. Les centres de santé ne fonctionnent pas, ayant été endommagés par les combats, délaissés par le personnel médical qui a fui la violence, ou laissés sans fournitures médicales en raison des combats et de la difficulté à réapprovisionner les stocks.
En juin, MSF a été contrainte de suspendre ses activités médicales pour une durée indéterminée dans les cantons de Buthidaung, Maungdaw et Rathedung, après l'incendie de ses locaux et de son stock de médicaments. Avant cette suspension, MSF a été témoin d'attaques dans des zones civiles très peuplées, comme des marchés et des villages, ainsi que d'attaques contre des établissements de santé.