« Ce n’est pas une maladie qu’il faut cacher »
Lorsque le diagnostic de cancer est posé, la nouvelle peut représenter un véritable effondrement pour la personne concernée. « Je pensais que j’allais mourir. Je me cachais pour pleurer afin que mes enfants ne remarquent rien. » se souvient Faye Koudiata Kanté, présidente d’une association de patientes - Les combattantes contre le cancer - et de la Ligue malienne contre le cancer.
Modibo Cissé, psychologue dans le projet de MSF, reçoit en moyenne 3 à 4 patientes par jour dans son bureau de l’hôpital universitaire du Point G, en complément des séances de groupe et des visites à domicile. Les médecins font régulièrement appel à lui après l’annonce du diagnostic, lorsqu’une patiente est bouleversée durant les séances de chimiothérapie, ou lorsqu’il y a des nouvelles difficiles à partager avec la patiente et son entourage.
Selon lui, « La famille de la patiente joue un rôle très important. La personne traverse une situation de vie particulière et a besoin du soutien de ses proches. Un de mes objectifs, c’est de participer à la qualité de ce soutien, à l’intégration sociale des patientes, car il reste encore des représentations négatives associées au cancer, qui serait une sorte d'envoûtement ou de sort. Il faut expliquer que c’est une maladie comme les autres, que ce n’est pas contagieux. Ce que je conseille souvent, c’est d’accepter de s’exprimer tout au long de ce parcours, de partager pour pouvoir être aidé. Même si c’est difficile. »