Rémi Meurant, médecin et coordinateur médical lors de la deuxième vague : « Aujourd'hui, le premier enjeu, c'est la pénurie de vaccins. Par curiosité, au début du mois de mars, j’ai appelé le numéro pour se faire vacciner sur Paris. Je suis tombé directement sur un répondeur qui informe qu'il n'y a pas de vaccin à Paris. Il y a aussi un numéro vert, le 0 800 quelque chose, et donc j’ai appelé. J’ai dit que j'étais dans le 19e arrondissement de Paris et ils m'ont orienté vers un centre de vaccination à Pantin, en dehors de Paris. Et ceux-là te répondent que, “de toute façon, on vaccine notre population et nous aussi, on est en pénurie de vaccin.” Donc même pour les gens éligibles à la vaccination c’est compliqué. Quant aux populations précaires, elles ne sont clairement pas la priorité. Elles ne sont même pas incluses dans un plan d'action aujourd'hui. La population qu’on rencontre lors de nos cliniques mobiles ne correspond pas aux critères d’éligibilité à la vaccination, alors qu’à partir du moment où tu vis à la rue, ça devrait être le cas. Mais ce n’est pas la priorité. »