Victimes ordinaires de violences aveugles
« Beaucoup de gens dorment dehors sur du béton chaud ou humide, sans matelas, et il y a un manque d'eau potable et de nourriture, explique Mariana Cortesi, coordinatrice médicale de MSF. Sur certains sites, il n'y a pas de douche du tout, donc les gens se lavent avec des seaux, à l'air libre ou derrière des bâches. Parfois, ces personnes n'ont accès à aucunes latrines et sont donc obligées de recourir à la défécation à l'air libre. Ces conditions, associées à la surpopulation, sont propices à la propagation d’épidémies de maladies infectieuses telles que les maladies diarrhéiques et la Covid-19. »
La violence et l’insécurité croissantes menacent la quasi-totalité des habitants de Port-au-Prince. Un membre du personnel MSF de l'hôpital de Tabarre a été tué par balle alors qu'il rentrait du travail en mai 2021. Les équipes médicales de MSF reçoivent chaque jour des patients blessés par balle, au couteau ou agressés à Port-au-Prince. « Lorsque des affrontements armés éclatent dans certains quartiers de Port-au-Prince, ils nous arrivent de recevoir des dizaines de patients blessés en une journée. Nous faisons de notre mieux pour fournir des soins médicaux de qualité à tous, même si cela est parfois très difficile pour les équipes », explique Tania Joachim, infirmière de bloc à l'hôpital MSF de Tabarre.