Des équipes contraintes de s’adapter
En moyenne, plus de 60 % des patients pris en charge à l’hôpital de Tabarre sont des victimes de blessures par balles ou par armes blanches. « Nous recevons des cas très complexes nécessitant des soins urgents de traumatologie, explique Vladimir Romelus, chirurgien orthopédiste. C’est un projet qui sauve des vies, et beaucoup de ces patients mourraient s’ils ne recevaient pas ces soins. »
« Pour nos employés, le simple fait de devoir aller travailler est une prise de risque, car ils peuvent à tout moment être braqués, kidnappés ou être touchés par une balle perdue lors d’affrontements », déplore Aline Serin. En mai dernier, Moïse, un employé de l’hôpital de Tabarre a été abattu d’un coup de feu lors d’un braquage, alors qu’il venait de quitter son lieu de travail. « Ce drame a énormément affecté les équipes, qui n’ont que peu d’espoir dans l’avenir de leur pays, ajoute Alice Serin. Une fois rentrés de l’hôpital, certains de nos collègues ne sortent plus. L’un d’eux me racontait même avoir acheté une tablette électronique à son fils pour le dissuader de sortir le week-end. »