« Aucun taxi ou véhicule de service public ne fonctionne après le couvre-feu, pas même les boda boda (taxis-motos) que les gens utilisent dans les bidonvilles. Pour les femmes enceintes, c'est un véritable défi, explique George Wambugu, directeur des activités médicales de MSF. Cela expose les futures mères à des complications obstétricales. L'accouchement commence parfois dans l'ambulance ou dans la salle de traumatologie. Récemment, une femme a accouché dans notre ambulance d'un bébé prématuré qui avait besoin de réanimation. Heureusement, le bébé a survécu et les deux se portent bien. »
Les victimes de violences sexuelles dans le bidonville sont confrontées à une situation particulièrement difficile également. Entre le manque de transport et l'insécurité qui règne la nuit, le nombre de personnes se présentant à la « Lavender House », le centre MSF dédié aux victimes de violences sexuelles, a diminué alors que plusieurs éléments suggèrent une hausse du nombre d'incidents. « Nous savons que le nombre de cas est en augmentation, explique le Dr Elyas. Nous avons reçu des appels de femmes ou d'enfants livrés à leur agresseur, sans aucun moyen de s'enfuir ni d'accéder aux soins. »