« Depuis le début de l’été, notre équipe n’a cessé de recevoir des alertes restées sans réponse ou de repérer des embarcations en détresse depuis notre passerelle. Le premier sauvetage a connu une fin tragique, avec près de 30 personnes disparues et une femme qui n'a pas survécu. Avec six sauvetages en douze heures et onze autres en 72 heures, nous avons ensuite porté secours à un total de 974 personnes. Nous accueillons actuellement à bord du Geo Barents 659 personnes, ce qui est supérieur à la capacité du navire. », explique Juan Matias Gil, représentant MSF pour les secours en mer.
Alors que le Sea-Watch 3 a débarqué 438 personnes à Taranto, en Italie, le 30 juillet, et que l'Ocean Viking a débarqué 387 personnes à Salerne, en Italie, le 1er août, le Geo Barents attend toujours qu'une solution soit trouvée pour les rescapés à son bord, dont certains ont été secourus il y a déjà une semaine.
« Garder les rescapés bloqués en mer pendant des jours en attendant de débarquer dans un lieu sûr est une violence supplémentaire imposée à des personnes déjà extrêmement vulnérables. Les rescapés secourus par l'Ocean Viking au cours des six dernières années ont raconté à nos équipes des histoires terrifiantes de violence et d'abus. Le dernier et seul espoir pour ces personnes est de réussir à fuir la Libye, qu'ils qualifient souvent d'« enfer sur terre », par la mer, quels qu’en soient les risques. La suppression des moyens européens de recherche et de sauvetage adéquats et compétents dans les eaux internationales au large de la Libye s'est avérée meurtrière et inefficace pour prévenir les traversées dangereuses », déclare Xavier Lauth, directeur des opérations de SOS MEDITERRANEE.