Les programmes financés par PEPFAR sont profondément liés à d'autres composantes de l'aide étrangère américaine, notamment le soutien à la mise en œuvre assuré par USAID et l’assistance technique fournie par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis. Le gel de l’aide étrangère et les ordres d’arrêt des activités affectant toujours ces autres agences, et leur personnel ayant été mis en congé immédiat ou rappelé, la reprise de ces activités limitées est incertaine.
« Ces interruptions coûteront des vies et compromettront des années de progrès contre ce virus » prévient Avril Benoît. « Chaque jour qui passe est une urgence pour les millions de personnes pour qui PEPFAR est une bouée de sauvetage. »
Depuis plus de 20 ans, les programmes soutenus par PEPFAR ont été intégrés dans les systèmes de santé des pays partenaires, et les conséquences de ces perturbations sont donc très étendues. Certains services affectés vont au-delà du traitement et de la prévention du VIH, comme en Ouganda, où les aspects de surveillance et de réponse aux maladies infectieuses financés par PEPFAR, notamment pour le virus Ebola, ont été suspendus.
« Lorsque MSF a commencé à traiter les personnes atteintes du VIH/sida en Afrique du Sud il y a 25 ans, il n'y avait pas de médicaments antirétroviraux disponibles, chaque diagnostic était perçu comme une condamnation à mort, et les communautés luttaient désespérément contre la propagation du virus », explique Tom Ellman.
Depuis lors, le soutien de PEPFAR a permis de sauver plus de 25 millions de vies et a fait de la lutte contre le VIH un combat véritablement mondial. Mais ce succès repose sur un accès continu à l’ensemble des programmes, services et fournitures liés au VIH, y compris la prévention, le traitement, les interventions spécifiques à certaines populations, les programmes liés aux violences basées sur le genre et d'autres domaines essentiels.
« Ces interruptions des composantes clés de PEPFAR sont très préoccupantes. Même temporaires, elles nuiront aux personnes à risque d'infection par le VIH ainsi qu'à celles vivant avec le virus » déclare Avril Benoît. « Nous exhortons le gouvernement américain à reprendre immédiatement le financement de toutes les aides humanitaires et sanitaires critiques, y compris l’ensemble des opérations de PEPFAR. »