L'histoire de Mostafa Hmoud, réfugié syrien : "nous avons tenté de ne pas quitter notre pays, mais, finalement, nous n'avions pas d'autre choix"

Le petit Mostafa âgé de 7 mois est pris en chargé à l'hôpital MSF du camp de Zaatari.
Le petit Mostafa, âgé de 7 mois, est pris en chargé à l'hôpital MSF du camp de Zaatari. © Enass Abu Khalaf-Tuffaha/MSF

Mostafa est un bébé âgé de sept mois, né à El-Sheikh Miskeen, un petit village près de Deraa, en Syrie. Il est arrivé au camp de Zaatari, en Jordanie il y a un mois avec son père, sa mère et ses cinq autres frères et sœurs. La mère de Mustafa, Om Mostafa, raconte leur histoire.

« Laisser notre maison et nos biens était la dernière possibilité que nous avions. Nous avons tenté de ne pas quitter notre pays, mais, finalement, nous n'avions pas d'autre choix. Nous savions ce que signifie un camp de réfugiés : ce n'est certainement pas un bel hôtel, c'est au milieu de nulle part !

Nous sommes venus en Jordanie pour protéger nos enfants. S’il n’en avait tenu qu’à moi et à mon mari, nous ne serions pas partis, même au risque d'être tués en Syrie. Nous sommes des adultes et nous savons comment gérer ce genre de situation. Mais nous ne pouvions tout simplement pas mettre la vie de nos enfants en danger plus longtemps.

Depuis des mois, nous avons été soumis à des bombardements, des frappes aériennes et des incendies. Nous ne savions pas si nous allions survivre la nuit et, à chaque lever du soleil, c'était comme si nous étions nés à nouveau. Mes enfants font encore des cauchemars chaque jour. Ils se souviennent du bruit des avions militaires.

Nous sommes en contact avec certains membres de notre famille en Syrie et les messages qui nous parviennent restent confus. Certains nous expliquent que la situation sécuritaire s'améliore, tandis que d'autres disent que c'est de plus en plus dangereux. Nous ne savons plus ce qu'il faut faire. Nous ne pouvons qu’attendre et être patients jusqu'à ce que cette crise se termine. Mais je crains que cela puisse prendre des années...

Depuis notre arrivée au camp Zaatari, mes enfants ont été constamment malades pour des raisons différentes. Nous avons amené Mostafa à l'hôpital MSF à cause d'une forte fièvre. Les médecins continuent de le surveiller afin de comprendre pourquoi il va si mal. Mostafa souffre également d'asthme et a de difficultés à respirer à cause de la poussière dans le camp.

Malgré les conditions difficiles dans le camp, nous sommes reconnaissants d'avoir accès, ici, à des soins de santé pour nos enfants. Les médecins et les infirmières de MSF font un bon travail pour eux. »

Dossier Urgence Syrie

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