La plupart des personnes prises en charge par les équipes de MSF le long de la route migratoire ont fui la violence et l'instabilité générale en Haïti il y a de nombreuses années. Ils ont d'abord trouvé du travail au Chili et au Brésil, mais plusieurs facteurs, notamment un ralentissement économique, une incapacité à accéder aux documents administratifs pour travailler légalement et l'hostilité croissante envers les migrants ont conduit des milliers d'Haïtiens à quitter ces pays pour tenter de rejoindre les États-Unis ces dernières années.
Antogama Honoraí, 23 ans, a quitté Haïti pour le Brésil en 2019, mais il n'y avait pas de travail pour lui là-bas. Il est donc parti en direction des États-Unis, traversant la Colombie et l'Amérique centrale avant d'atteindre le Mexique, où il a séjourné cinq mois jusqu'à aujourd’hui.
« Je suis ici parce que je veux aller aux États-Unis et aider ma famille, a-t-il déclaré. Là-bas, j'ai de la famille. Ici, je suis seul. Ici, il n'y a nulle part où dormir. Hier, il a plu toute la journée et j'ai dormi dans de l'eau sale. Je ne veux pas retourner en Haïti, il n'y a pas d'école, il n'y a pas de nourriture, il n'y a pas de travail... Retourner en Haïti signifie mourir. »