De nombreux migrants et réfugiés sont kidnappés par des milices et des groupes armés pour être détenus en captivité et extorqués. Ceux qui ont de l'argent peuvent acheter leur liberté ; les autres sont torturés ou contraints à des travaux forcés jusqu'à ce que leurs proches puissent payer. Cette spirale d'exploitation peut durer des mois, voire des années.
« Nombre de jeunes secourus ont échappé aux pires atrocités en Libye, explique Melichar. D'autres ont dû faire face à la perte de leurs compagnons de route car de nombreuses personnes disparaissent ou sont tuées en Libye. Un jeune garçon m'a raconté avoir perdu cinq très bons amis dans des centres de détention. Une fois seul, il a sciemment confronté les gardes pour qu'ils le tuent et pouvoir ainsi retrouver ses amis. Comment un enfant peut-il supporter ce type de situation ? »
A bord du Geo Barents, les médecins de MSF fournissent des soins de santé primaire ainsi qu'un soutien psychologique. Mais le soutien apporté à ces jeunes ne doit pas s'arrêter aux côtes de la Méditerranée. « A bord du navire, les mineurs non accompagnés ont créé une communauté. Ils se lient d'amitié et agissent comme n'importe quels autres adolescents, explique Melichar. Mais indépendamment de cela, ils ont des cicatrices intérieures profondes qui ne guériront pas d'elles-mêmes. Une fois arrivés à terre, ils doivent bénéficier d'une protection spécialisée, d'un abri sûr et adapté à leurs besoins et de services médicaux et psychosociaux adéquats. »