Intensification du conflit
Le nord-ouest du Nigeria, notamment l'État de Katsina, connaît actuellement une vague de violences ; les enlèvements contre rançon sont monnaie courante et les affrontements entre groupes armés et forces nigérianes fréquents.
« Le conflit contribue aux niveaux élevés de malnutrition et en complique la réponse, explique le Dr Manangama. Les activités agricoles sont affectées entraînant une hausse du prix des denrées alimentaires. Les déplacements sont rendus plus difficiles. La population est également confrontée à une crise économique causée par plusieurs facteurs, notamment les conséquences de la pandémie de Covid-19. La dispensation des soins est également de plus en plus compliquée : le personnel médical peut être la cible d'enlèvements et craint que les centres médicaux ne fassent l’objet d’attaques. L'insécurité nous empêche de nous rendre dans l’ensemble des zones où nous souhaiterions offrir des soins. »
La malnutrition est endémique dans le nord du Nigeria, mais la période de résurgence se termine généralement vers le mois d'octobre. Pourtant, MSF continue d’admettre des patients dans son CNTH de Katsina, preuve que de nombreux enfants souffrant de malnutrition nécessitent toujours une prise en charge et que le centre de MSF constitue l'une des rares options de traitement disponibles dans la région.
« Le fait que nous continuions d’observer un nombre constant d’admissions dans nos centres nous conduit à nous inquiéter à la fois de la gravité de la situation actuelle mais aussi de son évolution si la réponse ne s'intensifie pas, déclare le Dr Manangama. L'insécurité est un véritable problème dans la région, mais les organisations internationales doivent faire davantage pour aider les autorités nigérianes à faire face à cette situation particulièrement préoccupante. »