Bastien Mollo : « Pendant la première vague, des infirmières rentraient de leur journée dans des foyers de travailleurs migrants et nous disaient : “Ça ne sert à rien ce qu'on est en train de faire. On n'arrête pas de leur donner des conseils sur l’isolement ou sur l’orientation vers des structures médicales, mais en fait, ils ont tous eu la Covid-19. Enfin 9 personnes sur 10. Il y a un mois, ils avaient les symptômes, ils avaient de la fièvre et maintenant, ils n’ont plus rien. Il n’y a personne à orienter vers un centre Covid-19.” Quand ces infos commencent à remonter du terrain, on s’aperçoit qu’il y a un fossé entre les estimations de la population générale, 10 % environ pour l’Île-de-France, et celles de cette population précaire. Personne n’en parle, ni en France, ni en Europe… On se dit qu’il y a peut-être eu des foyers épidémiques qui se sont développés sous les radars. C’est pour ces raisons qu’on a lancé une étude épidémiologique, pour voir à quel point ces populations précaires avaient été exposées à la Covid-19 et vérifier s’il y avait oui ou non une épidémie silencieuse. »