Gaza : une offensive sur Rafah aux conséquences s'annonçant catastrophiques

Vue d'un camp de personnes déplacées à proximité de l'hôpital Indonésien de Rafah. Janvier 2024. 
Vue d'un camp de personnes déplacées à proximité de l'hôpital Indonésien de Rafah. Janvier 2024.  © MSF

Lundi 6 mai, l’armée israélienne a lancé une offensive sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où plus d’un million de personnes seraient réfugiées. Des ordres d’évacuation ont été donnés aux habitants de plusieurs quartiers de la ville, qui tentent de fuir au plus vite les bombardements. Les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom ont été fermés par Israël, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire. Aurélie Godard, responsable des activités médicales pour MSF à Gaza, témoigne de la brutalité de la situation.

Hier, les forces israéliennes ont émis un ordre d'évacuation concernant plusieurs quartiers de l'est de la ville de Rafah. Quelque 100 000 personnes ont commencé à quitter la zone au plus vite, sans savoir où aller. La nuit dernière, d'intenses bombardements ont eu lieu dans cette zone.

La poursuite de l’offensive sur Rafah aurait des conséquences catastrophiques pour plus d’un million de personnes. Les conditions de vie sont extrêmement précaires dans la bande de Gaza et elles ne feront qu’empirer pour ces personnes nouvellement déplacées. Elles seront forcées de vivre dans des tentes de fortune, avec un accès difficile aux biens de première nécessité. 

Cette offensive va encore aggraver les dégâts causés au système de santé, à peine fonctionnel après sept mois de guerre. Comme nous l’avons vu dans le nord de la bande de Gaza, certains hôpitaux ne seront plus accessibles et risquent fort d’être endommagés ou tout simplement détruits. Nous avons commencé à faire sortir des premiers patients de l'hôpital indonésien de Rafah - ceux qui sont en état de marcher -, tout en se préparant à une évacuation totale de la structure. 

Les quelques hôpitaux de campagne ou structures de santé temporaires en cours d'installation ne seront pas en mesure de faire face à un afflux massif de blessés. Les équipes médicales doivent déjà faire face aux immenses besoins d’une population qui manque de tout, mais aussi gérer les soins réguliers comme la prise en charge des accouchements ou des maladies chroniques. L’accès aux soins risque d’être pris en étau entre l’augmentation dramatique des besoins et la diminution de capacité des structures de santé.  

Fournir une aide médicale et humanitaire dans la bande de Gaza est d’ores et déjà un défi considérable. Un cessez-le-feu immédiat est la première étape pour commencer à répondre aux immenses besoins de la population de Gaza.

Notes

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